Un joyau de notre héritage marianiste
Oui, d’où nous vient-elle cette représentation de Marie, sous les traits de son Immaculée Conception ?
Elle vient de notre plus pure tradition marianiste qui a toujours accueilli et exprimé avec force la tradition de la foi de l’Église : Marie a été toute sainte, exempte de tout péché, pour être une digne mère de Jésus l’Emmanuel, ce qui s’appuie sur la parole de l’Ange Gabriel : Salut, Marie, comblée de grâce.
Chaminade et ses disciples étaient de ceux qui disaient : cette grâce de Marie fait qu’elle a été conçue sans péché ; son Immaculée Conception est une victoire totale sur toutes les formes du mal, selon la promesse de Dieu en Genèse 3,15 : celle-ci t’écrasera la tête. Et ils faisaient une totale consécration d’eux-mêmes pour « assister Marie dans sa mission ».
Et on disait d’eux qu’au milieu d’une génération corrompue et perverse surgissait, à Bordeaux, une nouvelle génération sainte et chaste, celle de la milice de Marie. Et on a retenu cette image de Chaminade vieillissant, se faisant conduire par un novice jusqu’à la statue de l’Immaculée au fond du jardin ; il appuyait de sa main sur le pied de la Vierge en disant : «Malgré tout, elle t’a écrasé la tête et elle te l’écrasera toujours».
Jusque là, l’Église ne s’était pas prononcée sur ce privilège de l’Immaculée Conception. Mais voilà qu'en 1854, quatre ans après la mort de Chaminade, le Pape Pie IX, soutenu par beaucoup de signes convergents, proclamait révélée par Dieu la doctrine de l’Immaculée Conception de Marie.
La même année, le Père Georges Caillet, successeur du Père Chaminade, pressé par l’Archevêque de Paris de prendre en charge le prestigieux Collège Stanislas, œuvre bien au-dessus des possibilités de la Société (manque de personnel et de capitaux) déclarait : « Allons de l’avant… Notre foi en l’Immaculée exige de nous un acte solennel de confiance… Acceptons Stanislas malgré notre insuffisance. Marie en fera sa chose et suppléera à notre insuffisance ». Et c’est ce qui arriva !.
Quatre ans encore, et La Dame, pressée par le Curé de Lourdes de dire son nom, déclarait humblement à Bernadette Soubirous : «Je suis l’Immaculée Conception» ! Cela ne pouvait que réconforter la foi des chrétiens et la ferveur des Marianistes. Et depuis, Lourdes rayonne.
Cinquante ans plus tard, en 1904, à l’occasion du premier Jubilé de Lourdes, les Marianistes de Dayton, aux USA, élèvent sur une très haute colonne la statue de Marie Immaculée. Elle rayonne toujours bien en place devant le bâtiment central de cette grande Université marianiste.
Quatre ans après, en 1908, la nouvelle Province marianiste de Saint Louis était érigée et recevait en charge l’œuvre marianiste du Manitoba, créée depuis 20 ans. Quoi de plus normal que d’envoyer à la maison de formation de Saint-Jean Baptiste cette image de l’Immaculée !
Elle commençait ainsi un itinéraire canadien qui n’est sans doute pas terminé. Où mènera-t-elle notre Famille Marianiste Canadienne en ces temps incertains ? Pas si incertains que cela, tant que s’exprimera notre foi en la puissance active de l’Immaculée mère de Dieu éclairant notre histoire en terre canadienne. Et jusqu’où nous mènera-t-elle ?
Accueillons et transmettons cet héritage, ce joyau de notre tradition |